Avent 2017

Chers paroissiens, frères et sœurs dans le Christ, et vous tous qui accédez à ce message, la paix soit avec vous.

Les chrétiens du monde entier sont entrés depuis Dimanche dernier dans la période de l’Avent, une période de quatre semaines environ qui précède Noël. Durant cette période, ils sont invités à préparer Noël. Ils sont invités à préparer la venue du Seigneur car Noël rappelle la venue du Seigneur, du Fils de Dieu, dans l’histoire des hommes.

Dieu vient à la rencontre des hommes. Il est venu dans le passé. Mais il vient à chaque instant dans notre cœur à chacun et par des signes discrets aussi, autour de nous, pour nous aider, pour se faire connaître, pour accueillir aussi ce que nous vivons, pour échanger avec nous son amour. Dieu est amour. Il viendra aussi à la fin des temps pour rassembler tous les hommes et pour établir son règne, un règne de paix et de bonheur.

Ce temps de l’Avent, temps de préparation donc à la venue et à la réalisation du règne de Dieu, nous rappelle que ce règne est d’abord un don, un cadeau de la part du Seigneur, avant d’être un effort de notre part pour l’atteindre et l’instaurer. C’est Dieu qui vient et qui offre sa vie, sa grâce. C’est lui qui transforme notre cœur ainsi que le monde. Tout est don de sa part, pas seulement Noël. La création est don. Notre vie est don. Le monde est cadeau, il est don. Dieu vient et c’est lui qui donne pleinement sens à notre vie.

La conséquence de cela, c’est que, au milieu des flots de notre histoire humaine, une histoire bien chaotique et chahutée parfois, le chrétien est invité à avancer dans la confiance et dans la paix. Il n’a pas peur des aléas de la vie, des bouleversements du monde, des échecs de la société et de ses propres échecs. Son assurance ne repose pas sur lui, sur ses qualités qui, comme pour tous les hommes, sont bien limitées. Elle repose sur l’assurance que Dieu est fidèle et que rien arrête son amour pour nous, sa miséricorde, son pardon. Dieu est venu pour nous aider et pour dialoguer avec nous. Il nous aidera sans cesse à faire advenir Noël, c’est-à-dire essentiellement le monde nouveau, un monde nouveau dans notre cœur, la vie nouvelle.

C’est le contraire de l’esprit mondain, de l’esprit du monde, c’est-à-dire de l’esprit qui refuse la grâce de Dieu. L’esprit mondain manifeste de l’orgueil. Il pense pouvoir se passer de la recherche de sens et de vérité, de la recherche des autres, de la recherche de Dieu. Il n’en fait qu’à sa tête et pense se réaliser par lui-même, sans l’aide de Dieu et sans l’aide des autres, sans se remettre en question. L’esprit mondain, c’est aussi l’esprit de celui qui reste dans le défaitisme et dans la tristesse lorsqu’il n’arrive pas au bout de ses rêves parce qu’il est vexé et qu’il n’a compté que sur lui-même. Alors il baisse les bras, il n’espère plus. Il s’enferme sur ses échecs. C’est vrai que nous pouvons traverser parfois des déserts et vivre de grandes épreuves. Mais est-ce qu’il n’est pas possible de se faire aider ou bien de découvrir qu’un autre bonheur nous attend que celui qu’on avait imaginé ?

Frères et sœurs, soyons heureux de nos richesses, surtout spirituelles, et acceptons nos limites et nos besoins. Soyons attentifs les uns aux autres. Acceptons de nous remettre en question et demandons à Dieu de nous aider. Revenons sans cesse à la grâce de notre baptême et nourrissons-la par la prière et la pratique des sacrements. Tenons la lampe de la foi allumée, pour rester dans la confiance et dans la paix et pour faire advenir le monde nouveau que Jésus est venu inaugurer.

Mais le chrétien ne vit pas seulement dans la confiance, une confiance qui pourrait devenir passive et paresseuse s’il ne sentait pas la part de responsabilité que Dieu lui donne dans le monde. Dans les paroles de Jésus, dans l’Évangile du premier Dimanche de l’Avent, nous sentons cette part de responsabilité que Dieu nous laisse. Dieu veut que nous coopérions à son œuvre. Il est comparé à un maître de maison parti en voyage et qui donne à chacun de ses serviteurs sa part de travail, une tâche à accomplir. Et ce maître demandera des comptes. Dieu est le maître ; nous sommes ses serviteurs, les serviteurs de la création. Le chrétien ne peut pas se dédouaner de sa part de responsabilité et rester inactif.

Là aussi, nous sommes aux antipodes de l’esprit mondain, de l’esprit contraire à celui des enfants de Dieu. Le mondain, c’est celui qui passe son temps à critiquer, à discuter sans passer aux actes, à ne fréquenter que les salons où on reste entre soi et où on pense pareil. Il rejette la responsabilité sur les autres mais surtout pas sur lui. Et il finit par détruire, par tout entraîner dans une spirale négative. Il ne se remet jamais en question lui-même. Sa critique n’est pas constructive et il n’écoute pas les autres. L’esprit mondain, c’est aussi celui du « planqué », du fainéant, de celui qui ne recherche que les plaisirs et le confort égoïste. Il cherche le paradis facile, y compris le paradis fiscal !... Aux autres les problèmes. « Je ne vois pas où est le problème ». « Après moi le déluge ». C’est l’esprit égoïste et aveugle et qui surtout veut rester aveugle sur les difficultés réelles de notre monde.

Alors là aussi, refusons cet esprit mondain et vivons selon l’esprit du Christ Jésus, l’esprit de l’Avent. Demandons-nous : à quoi le Seigneur m’appelle pendant ces quatre semaines de préparation à Noël ? A quels efforts de conversion personnelle ? A quels gestes d’entraide, de service, d’écoute, d’accueil, de pardon… ? Soyons simples et concrets. Adoptons la pédagogie des petits pas possibles ! Mettons-nous à l’écoute des personnes qui s'interrogent ou bien qui souffrent ou qui sont en difficulté. Témoignons de notre foi pour partager le trésor de la miséricorde du Seigneur.

Le Seigneur vient. Maintenant il vient pour nous donner sa grâce, pour nous aider, pour faire de nous des témoins selon son cœur et pour faire advenir le monde nouveau. Il est fidèle. Il fera toutes choses nouvelles dans la grâce de Jésus ressuscité. Bon temps de l’Avent à chacun.