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Paroisse St Etienne de GrandmontActualitésHomélie du père Bruno Guicheteau

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Homélie du père Bruno Guicheteau

Homélie pour la veillée pascale

Homélie pour la veillée pascale

 

 

Frères et sœurs,

Cette liturgie de la nuit pascale – on devrait dire cette année « de l’aube pascale » -, nous invite à célébrer l’œuvre de Dieu dans notre monde et notre histoire, œuvre de vie, de libération, de résurrection. Il est bon de la contempler et d’en rendre grâce. En faisant ce travail nous permettons à Dieu d’œuvrer encore plus en nous et dans nos vies.

Cette année, comme il nous a été suggéré par nos évêques, nous avons limité le nombre de lectures pour avoir une célébration moins longue et pour pouvoir assurer toutes les célébrations de ce Dimanche de Pâques. Nous n’avons pas entendu la méditation, le poème, du livre de la Genèse sur l’œuvre de la création. Mais c’est évidemment le premier cadeau que Dieu nous fait : celui d’un jaillissement de vie qui parcourt toute la réalité de notre monde et de notre histoire : vie matérielle, biologique, psychique, humaine. Si ce jaillissement de vie peut être exploiter, il doit d’abord être compris et contemplé. Il appelle notre admiration en même temps qu’une juste utilisation.

Mais Dieu va plus loin. Il fait aux hommes le don de son amitié. Il est possible pour les hommes de connaître Dieu et de l’aimer, d’être avec lui et de partager sa vie. Et en fait, à travers cet élan des hommes vers Dieu, toute la création est entraînée vers le Très-Haut. Ce cadeau couronne le premier cadeau. En même temps, il passe par la libre adhésion des hommes. Nous sommes invités à entrer dans l’amour en répondant librement, par amour.

Mais le dessein de Dieu a été blessé. Tout s’éclaire, pour ceux qui veulent bien voir, à travers la personne et la vie du Christ Jésus. Jésus est comme la nuée à la fois lumineuse et ténébreuse qui accompagnait le peuple élu dans sa traversée de la mer Rouge et le protégeait de l’ennemi. Il dévoile, mais pas entièrement. Il est la force de salut qu’on doit accueillir librement. Il est la lumière de Pâques à la fois fragile et puissante, symbolisée par le cierge Pascal. En Jésus, Dieu se fait connaître aux hommes. Il appelle à la réconciliation. Il est écouté et suivi. Mais il reçoit aussi opprobre et détestation. Il accomplit le don de l’amour sur la croix. Ses blessures nous guérissent du péché. Jésus ressuscité ouvre la voie de la vie plus forte que la mort. En Jésus, Dieu achève pour nous son œuvre de vie, d’amour et de salut que nous sommes invités à accueillir avec amour, dans la foi.

Frères et sœurs, comment concrètement cette œuvre de vie et de salut s’accomplit dans notre existence personnelle et dans notre vie collective, aujourd’hui ? Chacun de nous a de multiples raisons de rendre grâce. La situation de pandémie et de crise que nous traversons ne doit pas nous faire oublier les grâces que nous recevons. Je pense en particulier aux jeunes :  leurs contraintes ne manquent pas, surtout en ce moment, mais l’avenir est devant eux. Ils sont pleins de ressources et de projets. Chers jeunes, vous saurez inventer votre avenir comme l’ont fait vos aînés.

Le grand cadeau que nous avons reçu est celui du baptême dans la foi en Dieu et au Christ. A travers ce baptême, la lumière nous a été donnée sur le sens de notre vie. C’est énorme ! Bien sûr, comme tout le monde, nous sommes sensibles aux épreuves et aux crises de la vie. Elles peuvent nous faire douter de Dieu et de nous-mêmes. Mais chacun de nous a pu connaître des moments de plénitude ou de résurrection grâce à des personnes rencontrées qui l’ont aidés ou enthousiasmés, grâce à des expériences plus fortes et plus lumineuses de la présence et de la parole de Dieu dans la prière, grâce à une énergie intérieure qui a jailli et qu’on ne se connaissait pas. Ce sont des expériences pascales où Dieu a œuvré pour nous et en nous. Il est bon de s’en souvenir pour continuer à construire positivement sa vie et approfondir sa relation à Dieu.

Et puis, sachons faire profiter aux autres de ce que nous avons reçu. Comme les saintes femmes au tombeau le matin de Pâques, nous sommes invités à partager la Bonne Nouvelle de l’Evangile et à dire ce que Dieu fait dans nos vies. Faisons-le entre nous, dans les groupes de partage que nous rejoignons, dans les services pastoraux auxquels nous appartenons. Mais allons aussi dans la Galilée des nations, comme il est dit aux disciples, dans les périphéries du monde comme dit le pape François. C’est là que Jésus nous précède dans le cœur de nos contemporains, là que nous pouvons contempler son action discrète mais réelle en dehors de l’Eglise, là que nous pouvons partager les dons les meilleurs que nous avons reçus : la foi, l’espérance et la charité.  

 

Aussi frères et sœurs, rendons grâce à Dieu pour son œuvre d’amour. Il l’accomplit, jusqu’à son achèvement quand le Christ ressuscité rassemblera toute l’humanité pour partager la gloire du Père dans la joie de l’Esprit Saint. Oui, chantons de tout notre cœur l’Alléluia pascal. Amen ! Alléluia !