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Paroisse St Etienne de GrandmontActualitésHomélie du père Bruno Guicheteau

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Homélie du père Bruno Guicheteau

Homélie du père Bruno Guicheteau : 5ème dimanche de Carême

Homélie du père Bruno Guicheteau

5ème dimanche de Carême - Année A

Ézéchiel 37,12-14 ; Psaume 129 ; Lettre de st Paul aux Romains 8,8-11 ; Evangile de st Jean 11,1-45

 

 

Jésus redonne vie à Lazare

 

 

Dans l'évangile de ce 5ème Dimanche de carême, nous voyons Jésus faire face à la mort. Cela se passe chez une famille qu'il aime bien, chez qui il réside durant ses séjours à Jérusalem. C'est la famille de Marthe, Marie et Lazare. Lazare est mort et les deux sœurs pressentent que si Jésus avait été là, leur frère ne serait pas mort. C'est l'occasion pour Jésus de préciser sa position face à la mort et de manifester l'œuvre de Dieu.

Tout d'abord, la mort provoque la tristesse et représente une épreuve. Elle arrache nos liens à une personne avec qui nous avons vécu. Nous vivons tous cela. Nous pleurons à cause de nos morts et il est bon de laisser s'exprimer notre peine. Jésus lui-même est touché par le deuil de ses deux amies, Marthe et Marie, et par la disparition de Lazare. Le texte nous dit qu'il est bouleversé. Jésus, comme nous, aime la vie et il ressent la mort comme une blessure profonde infligée à cette aspiration universelle à vivre.

Mais au-delà de cette tristesse que provoque la disparition d'un être cher, Jésus expérimente une autre tristesse, une autre douleur bien plus grande pour lui : c'est celle de voir une personne se couper de l'amour de Dieu. L'évangile de Luc rapporte cet épisode où Jésus pleure sur Jérusalem parce que ses habitants ne reconnaissent pas le temps où Dieu les visite. Et il pense au moment où il va être condamné, rejeté par les habitants de Jérusalem (Luc 19,41-44). Voir un être humain s'éloigner de l'amour de Dieu à cause du péché, à cause d'un manque d'amour de Dieu et des autres, cela est pour lui source d'une plus profonde douleur. De la mort physique, il en parle dans l'évangile d'aujourd'hui comme d'un sommeil. Il dit à ses disciples à propos de Lazare : " Notre ami s'est endormi ; mais je vais aller le tirer de ce sommeil ". La mort physique n'est pas inéluctable. Si, avec ses propres forces l'homme ne peut pas la vaincre, Dieu, lui, peut la surmonter parce qu'il est la Vie. Mais se couper de Dieu, c'est se couper de la source de vie. C'est tourner le dos à la vraie vie qui est d'aimer Dieu et d'aimer le prochain, de faire confiance et d'espérer. La mort spirituelle est une rupture avec la Vie dans ce qu'elle a de plus fort, de plus dense, de plus important : la vie profondément humaine c'est-à-dire, en réalité, la vie divine, la vie éternelle.

Dieu a envoyé Jésus pour lutter contre la mort, pour permettre à l'humanité de la vaincre. En redonnant vie à Lazare, Jésus montre qu'il accomplit l'œuvre de Dieu, l'œuvre du Père. Il domine la mort. Mais surtout, il doit combattre la mort spirituelle et pour cela, il réclame notre foi. Il dit dans l'évangile : " Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ". Jésus demande que nous soyons en communion avec lui, par la foi. Il est possible de vivre dans la foi. Dieu la donne et, de notre côté, nous pouvons la demander, la chercher. Et Jésus nous promet que la foi nous met ou nous remet sur un chemin de vie véritable, de pardon, de vie plus forte et bientôt de résurrection ! Et il nous appelle à expérimenter cela maintenant, dans le temps présent. C'est maintenant que nous sommes invités à faire confiance à Jésus, à accueillir à travers lui l'amour et le pardon de Dieu, à vivre de cet amour avec nos frères et sœurs. Et ainsi, nous entrons sur un chemin de Vie plus ouverte, plus positive et plus forte.

Durant celle période de confinement, nous continuons à tisser des liens. En communiquant par téléphone ou par internet, nous exprimons nos affections et notre amitié. Et sans doute le faisons-nous avec plus de force, plus d'envie de nous retrouver, plus de chaleur que d'ordinaire. N'est-ce pas cela la vraie vie à laquelle nous sommes appelés mais à laquelle nous ne sommes pas toujours attentifs dans le flot des occupations quotidiennes ? Oui donc, à l'invitation du Seigneur : cherchons l'essentiel, ouvrons notre cœur aux autres et à Dieu, vivons la Vie que le Seigneur nous offre par son Esprit et qui nous prépare à notre Résurrection future. Amen.

 

B. Guicheteau