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Paroisse St Etienne de GrandmontActualitésHomélie du père Gérard Colaisseau

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Homélie du père Gérard Colaisseau

Homélie du père Colaisseau - 2ème Dimanche de Carême

Homélie du 2ème Dimanche de Carême

Textes de référence : Genèse 22 (le sacrifice d'Isaac), lettre aux Romains 8,31b-34, Marc 9,2-10 (la transfiguration)

 

Les textes de la liturgie de ce dimanche tournent tous autour d’un fils offert en sacrifice.

En les écoutant nous sommes, je crois, partagés : d’un côté nous sommes émus devant un Père prêt à sacrifier son Fils, mais d’un autre côté cette notion de sacrifice nous reste quelque peu étrangère. A l’évidence il ne s’agit pas ici d’un petit effort de privation pendant le Carême ; et on n’offre plus guère d’animaux en sacrifice pour les dieux à notre époque en France. Ça paraît d’un autre âge. Alors, réfléchissons pour essayer de comprendre et voir ce qu’on peut retenir.

D’abord un holocauste - dont il est question dans l’histoire d’Abraham -  c’était, chez les juifs, un sacrifice où la victime était totalement brûlée. On n’en gardait pas une partie pour soi ou pour les prêtres. On donnait tout. Que ce soit, selon les circonstances, un petit oiseau, un taureau ou même un être humain, on l’offrait pleinement. Il fallait d’ailleurs que l’animal choisi soit sans défaut. Pas question donc d’offrir un don au rabais !

Or, comme dit saint Paul à propos de Jésus : avec lui Dieu nous donne tout. Jésus est même le seul capable de se donner ainsi sans réserve. Il est la seule offrande pure et totale à Dieu son Père. Nous autres nos offrandes restent toujours limitées.

Et surtout, ce que nous disent Abraham, Paul ou Jésus, c’est que l’important est moins la nature ou la valeur de ce qui est offert que l’attitude profonde de celui qui offre … ou qui s’offre.

Là, ça nous rejoint, nous, aujourd’hui, et c’est même un double appel qui nous est lancé pour ce temps du Carême. D’abord l’appel à rendre grâce pour le don parfait de Jésus totalement offert à l’humanité et à son Père. Et ensuite l’appel à essayer, nous aussi, de nous donner généreusement.

Face à tout ce qui est mauvais sur terre et dans nos vies, il n’est pas question ici de savants calculs pour tenter de compenser. Jésus nous invite à faire comme lui le maximum pour construire des relations d’amour, à prendre le risque du partage, à miser sur le don de soi pour surmonter ce qui nous paralyse. Et ainsi à cultiver une joie vraie, une espérance forte, une chaleur capable d’assouplir les cœurs les plus endurcis.  Amen.

                                                                                                                                              G. Colaisseau