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Paroisse St Etienne de GrandmontActualitésHomélie du père G. Colaisseau

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Homélie du père G. Colaisseau

Homélie du père Gérard Colaisseau : 4ème dimanche de Carême

Homélie du père Gérard Colaisseau

4ème dimanche de Carême - Année A

1er Livre de Samuel 16.1b, 6-7, 10-13a Psaume 22 Lettre de saint Paul aux Éphésiens 5 8-14 Évangile de Jean 9 1-41

Les textes de ce dimanche demandent à être lus tranquillement, une ou plusieurs fois. Ne vous laissez pas impressionner par la longueur de l'Évangile.

À mes yeux la clé de l'ensemble est dans la 1ère lecture. En choisissant David, plutôt que ses grands frères, Dieu dit au prophète Samuel : " Les hommes regardent l'apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. " La rencontre de Jésus avec l'aveugle et les débats qui l'entourent, dans l'Évangile, essaient de nous faire comprendre que finalement ce n'est pas très grave d'être aveugle de naissance. C'est bien moins inquiétant que de se refermer sur soi-même.

D'abord, être aveugle est un handicap mais ce n'est pas une tare, ce n'est pas un péché. Ça ne coupe pas de Dieu et des autres. L'aveugle n'est ni sourd ni muet, il ne manque ni de finesse ni de répartie . . . ni d'ouverture et de foi. Tandis que ses parents et les pharisiens sont figés. Malgré son infirmité l'aveugle est quelqu'un, quelqu'un de bien. Il est capable d'accueillir Jésus, et pas seulement comme un guérisseur efficace. Il reconnaît en lui l'envoyé de Dieu qu'on attendait, la lumière du monde, il se prosterne à ses pieds.

Avec lui nous sommes conduits à ne pas en rester à un regard superficiel sur nos situations et les événements. À passer d'un dieu dépanneur à un Dieu qui nous éclaire. Il ne soulage pas tous nos ennuis mais nous permet de voir ce qui est important, ce qui compte vraiment, ce qui doit nous mobiliser.

Dans les conditions actuelles, nous risquons en effet de ne voir que des difficultés qui s'accumulent, des risques graves, des obligations étouffantes. Il ne s'agit pas de nier toutes ces réalités mais d'apprendre avec l'aveugle à recevoir la lumière, d'apprendre avec Jésus à regarder le cœur plutôt que l'apparence des choses.

Nous découvrons alors que derrière les problèmes sanitaires ou matériels on trouve plein de générosité, d'attention aux autres, de dévouement. Pas besoin d'être spécialiste pour cela. Savants ou pas, vieux ou jeunes, noirs ou blancs, de mille manières, beaucoup veillent sur leur entourage. Réjouissons-nous quand les chrétiens en font partie, c'est la moindre des choses. Prenons conscience que ce qui est grave ce n'est pas d'être confiné. Ce n'est pas drôle mais on peut tenir. Ce qui est grave c'est de se replier sur soi-même, ça rend sourd et aveugles, ça paralyse.

Ne nous coupons pas de la lumière.

Ne fermons pas les rideaux.

Et rendons grâce à Dieu qui nous fait ainsi sortir du noir. Amen.

G. Colaisseau