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Paroisse St Etienne de GrandmontActualitésHomélie du père Gérard Colaisseau

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Homélie du père Gérard Colaisseau

Homélie du père Gérard Colaisseau : Jeudi Saint

Homélie pour le Jeudi Saint

Le virus qui nous complique beaucoup la vie ces temps-ci perturbe aussi nos célébrations chrétiennes.

La messe du Jeudi Saint actualise le dernier repas de Jésus avec ses apôtres, la Cène. Ce soir-là il veut vivre avec eux la Pâque, le souvenir de la libération d'Égypte et du passage de la Mer Rouge avec Moïse. Il va aussi lui donner une signification nouvelle : ça va devenir le lien entre ses disciples et lui, la manière d'exprimer qu'il nous donne sa vie en partage. Il nous entraîne dans une vie d'amour et de service sans réserve, que même la mort ne peut arrêter. La vie même de Dieu.

Avant tout il s'agit donc d'un repas et un repas spécial, mais pour lequel on ne peut pas actuellement se réunir. On avait l'habitude de mettre des nappes, des fleurs, des lumières et de la musique pour que ce soit une belle fête. Il n'en est pas question cette année. Nous vivons ce moment en famille ou par retransmission avec les moyens d'aujourd'hui. Il faut s'adapter. Alors rappelons-nous qu'au départ, pour les juifs, c'est un repas familial, et un repas pour des gens qui s'apprêtent à partir au loin. C'est pour ça qu'il se fait avec du pain qui n'a pas pu lever, du pain azyme, et bâton à la main, chaussures aux pieds. Pour les apôtres aussi c'est le moment du départ. Jésus fait ses adieux, il va mourir le lendemain. Il leur donne ses derniers conseils ... et les vivres pour la route qu'ils auront à faire, pour leur mission future.

Oui, rappelons-nous que la messe n'est pas un rassemblement sympathique, mais le moment où Jésus, à la fois, se donne à nous, et nous pousse à témoigner avec lui d'un amour à la mesure de Dieu, d'un amour où on donne tout. Au cours de ce dernier repas, en lavant les pieds de ses disciples, il les appelle à devenir des serviteurs dans ce monde, des serviteurs qui n'ont pas peur de se mettre à genoux devant ceux et celles qu'ils aident, des serviteurs qui rayonnent plus par les actes qu'en paroles, la tendresse de Dieu, notre Père à tous. Tout cela, les prêtres ont la responsabilité de le rappeler, de le célébrer, mais pour que tous les chrétiens et chrétiennes en vivent.

Cette année nous allons rester dispersés, sans pouvoir partager le corps et le sang du Christ avec du pain et du vin, sans faire de lavement des pieds, sans grandes cérémonies. Vivons-le quand même comme des gens prêts à partir, des gens que le Seigneur envoie, en nous traçant le chemin et en nous donnant l'Esprit de Dieu pour force. Amen.

G. Colaisseau