Homélie du père Gérard Colaisseau

Homélie du 17 mai 2020

6ème Dimanche de Pâques

Jésus part mais ne nous abandonne pas, on ne le verra plus mais il sera quand même avec nous, il va vers le Père mais reste à nos côtés grâce à l’Esprit Saint, il faut garder ses commandements mais il s’agit d’aimer comme Dieu nous aime, … drôle de commandement ! L’Évangile de saint Jean est à la fois riche et embrouillé. Si nous prenons le temps de lire attentivement tous les textes de ce dimanche nous remarquons cependant sans peine qu’après la Résurrection, les disciples de Jésus sont appelés à devenir ses témoins, et reçoivent pour ça l’Esprit de Dieu, celui qui habite le Christ et son Père.

Jésus a fait sa part. Il leur confie la mission de diffuser partout ce qu’il a commencé. Ils sont chargés de répandre sa Parole pour que tous puissent découvrir que Dieu est avant tout quelqu’un qui nous aime et qui veut former un peuple de frères et sœurs, une grande famille où on partage à l’infini. Ce ne sont pas simplement des mots, une théorie. C’est entrer dans une vie nouvelle, une façon d’exister, de penser, de communier tous ensemble. On est chrétien, non pas lorsqu’on sait bien son catéchisme, mais lorsqu’on rejoint ceux qui vivent de cette vie communiquée par le Christ. Dès les premiers temps du Christianisme, cette mission est apparue exaltante mais difficile, parfois même risquée. Il a fallu, et il faut toujours, de l’audace, de l’imagination et du courage. Il faut aussi bien sûr une familiarité profonde et entretenue avec Jésus.

Dans les Actes des Apôtres, on assiste à une des toutes premières Confirmations. Philippe a prêché et baptisé. Pierre et Jean viennent de Jérusalem imposer les mains aux nouveaux frères pour qu’ils reçoivent l’Esprit Saint. Cette étape les fait devenir membres actifs du peuple de Dieu. Animés par l’Esprit de Jésus ils vont essayer de rayonner à leur tour la vie nouvelle, la lumière du Christ, reçues au baptême. Recevoir l’Esprit Saint c’est être imprégné de la force pour résister à tous les obstacles, c’est avoir l’élan nécessaire pour aller vers les autres,  c’est apprendre à aimer chaque être humain comme Dieu l’aime. La lettre de saint Pierre insiste pour que nous sachions rendre compte de notre espérance avec douceur et délicatesse. Nous n’avons pas des leçons à donner, mais un message d’amour à faire passer.

En cette période marquée par la crainte et les incertitudes, le Seigneur ne nous confie pas des recettes pour échapper aux difficultés. Il nous rappelle notre mission que personne ne peut faire à notre place, même pas lui : c’est à nous de tisser des liens d’amour en famille, dans le voisinage, nos relations, nos engagements ou notre travail. Laissons-nous guider et entraîner par l’Esprit qui nous est donné.

Alors rien ne pourra nous priver de la joie que Dieu veut partager avec toute la terre. Amen.

G. Colaisseau